Pourquoi le dressage compte (vraiment) dans nos assiettes !
On a beau dire que le goût prime, nos yeux mangent avant notre bouche. C’est prouvé, un plat joliment présenté augmente la perception de sa saveur. Pas besoin d’avoir une brigade en cuisine ou des pinces à herbes fraîches : avec quelques astuces simples, vous pouvez, vous aussi, sublimer vos assiettes et donner ce petit « waouh » digne d’un restaurant étoilé à vos repas du quotidien.
Commencer par la base : choisir la bonne assiette
Avant de penser aux sauces joliment versées ou aux éléments graphiquement disposés, réfléchissez à votre support. L’assiette est votre toile : plus elle est neutre, plus vos aliments parleront. En général, les chefs optent pour des assiettes blanches ou aux couleurs douces afin de ne pas voler la vedette aux aliments.
Forme, taille et profondeur ont aussi leur importance :
- Une assiette large donne plus de place pour créer un visuel équilibré.
- Une assiette creuse est parfaite pour des plats avec une sauce fluide, comme les risottos ou les soupes aux garnitures travaillées.
- Des assiettes noires ou gris anthracite peuvent faire ressortir des légumes colorés, mais attention à ne pas alourdir l’ensemble.
Astuce de Valérie : veillez à bien essuyer les bords de l’assiette avant de servir. Une goutte de sauce échappée ou une trace de doigt peut ruiner l’effet visuel.
Pensée globale : créez de la hauteur et de la dynamique
Un plat bien dressé ne se contente pas d’être posé à plat. Il joue avec les volumes. Vous avez plusieurs éléments ? Ne les étalez pas côte à côte comme sur un plateau-repas. Superposez, appuyez-vous sur des éléments solides (comme un écrasé de pommes de terre, une polenta ferme ou même un morceau de viande) pour donner du relief à l’ensemble.
Utilisez la règle du triangle visuel : placez les trois éléments principaux du plat de façon à créer un triangle dans l’assiette. Cela rend la composition plus harmonieuse et dynamique.
Petit exemple en toute simplicité : un dos de cabillaud sur un lit de poireaux braisés, accompagné d’un coulis de betterave. Disposez le poisson sur les poireaux, puis tracez un trait de coulis en diagonale. Quelques pousses de roquette et hop ! Vous avez un plat qui fait sensation.
La couleur, reine du dressage
Un plat monotone, même délicieux, aura du mal à susciter l’enthousiasme visuel. Pensez aux contrastes ! Un velouté à l’orange ? Ajoutez un filet de crème, quelques graines de courge, un brin de coriandre frais et du poivre concassé. Boom : explosion de couleurs et de textures.
Voici quelques associations qui fonctionnent à tous les coups :
- Vert + rouge : haricots verts et tomates cerises, pesto et betterave
- Beige + herbes fraîches : purées ou pâtes agrémentées de basilic, d’aneth ou de ciboulette
- Couleurs terre + éléments vifs : champignons, châtaignes, potimarron relevés par un condiment acidulé (gelée de groseille, pickles rouges, etc.)
Sans oublier le jeu avec les textures : croquant, crémeux, fondant… Ces contrastes rendent l’assiette plus appétissante, même avant la première bouchée.
La cuillère, la pipette ou… la cuillère à dessert ?
Pas besoin d’un matériel professionnel pour commencer à s’amuser avec les dressages. Une simple cuillère peut suffire à créer un trait de purée ou une virgule de sauce. Chauffez-la légèrement, trempez-la dans votre sauce, puis appliquez-la d’un geste souple sur l’assiette.
Autres accessoires accessibles pour s’amuser :
- Une seringue à pâtisserie ou une pipette (même celle des sirops pour enfants !) pour faire des points réguliers de sauce
- Un cercle de dressage (ou un emporte-pièce) pour donner une structure nette à une salade, une purée ou un tartare
- Une petite râpe ou une mandoline pour des copeaux de légumes, de fromage, ou de chocolat
Pas besoin de tout posséder. L’essentiel, c’est de tester, de s’amuser, et surtout, de garder une main légère. Le dressage, c’est l’équilibre entre élégance et sobriété.
Les herbes et les graines : ces détails qui font toute la différence
Vous savez ce petit brin de thym citronné qui traîne sur le bord de l’assiette, comme par magie ? Il n’est pas là par hasard. Les herbes fraîches, les pousses ou quelques graines jouent un rôle double : visuel et gustatif.
Voici quelques éléments faciles à intégrer :
- Cresson, roquette, jeunes pousses de betterave pour une touche végétale
- Graines de sésame noir, pavot ou tournesol pour le côté croquant
- Éclats de noisettes ou d’amandes grillées pour la chaleur
- Herbes hachées finement ou entières placées avec précision (basilic, cerfeuil, aneth)
Pas la peine d’en mettre une montagne. Une pincée bien placée suffit à transformer votre assiette.
Jouer avec les sauces : traits, points, nappages
Les sauces ne se versent pas au hasard. Vous pouvez les utiliser pour encadrer les autres éléments de votre plat, leur donner du relief ou même guider le regard du convive dans l’assiette.
Quelques idées simples :
- Le trait classique mais efficace, avec le dos d’une cuillère ou un pinceau alimentaire
- Des points réguliers pour un effet graphique stylé (privilégier les sauces épaisses type coulis, crème réduite…)
- Un lit coloré au centre de l’assiette, sur lequel vient se poser l’élément principal
Un exemple côté dessert : un fondant au chocolat posé sur un coulis de framboises, avec quelques zestes de citron vert râpés dessus. Visuellement, c’est tout de suite plus festif, plus appétissant… et si facile à faire.
Adapter le dressage à l’occasion (et à l’audience !)
Un dîner entre amis n’est pas un concours Top Chef. Pas la peine de passer plus de temps au dressage qu’à table avec vos invités. Si le repas est simple, restez dans la même ligne : une jolie assiette bien composée, sans excès, suffit largement.
En revanche, si vous cherchez à impressionner votre belle-mère ou à pimenter un repas en amoureux, lâchez-vous. Sans tomber dans la surenchère, vous pouvez jouer sur les détails et l’originalité : un dressage en diagonale, une assiette rectangulaire, une présentation en duo séparé (par exemple, viande et légumes dressés côte à côte plutôt que mélangés).
Ce qui compte, c’est la cohérence entre le fond (vos ingrédients) et la forme (le visuel). Gardez toujours cela à l’esprit.
L’œil du photographe : penser à la lumière
Vous aimez photographier vos plats pour les partager (sur Instagram ou dans votre carnet de recettes maison) ? La lumière est aussi votre alliée. Préférez la lumière du jour, évitez le flash trop dur, et tournoyez autour de l’assiette pour trouver l’angle parfait.
Conseil de Valérie : pour une belle lumière diffuse, posez votre assiette près d’une fenêtre, avec un rideau fin pour filtrer la lumière. Cela évite les ombres dures et donne un rendu naturel… presque pro !
En bonus : un tableau pratique pour vos dressages
Voici un petit tableau d’inspiration rapide pour vos prochains dressages :
Type de plat | Astuce de dressage | Éléments bonus |
---|---|---|
Entrée froide | Présentation en cercle, sauce en points | Pousses fraîches, graines |
Poisson vapeur | Dressage sur lit de légumes, sauce en filet | Zestes d’agrumes, herbes |
Pâtes ou riz | Dôme au centre avec garniture par-dessus | Huile aromatisée en gouttes, copeaux de parmesan |
Dessert au chocolat | Contraste foncé/clair avec coulis coloré | Feuille de menthe, éclat de caramel |
Derniers conseils pour se lancer (sans pression !)
Le plus important dans le dressage, c’est de s’écouter. Commencez simple, amusez-vous, regardez ce que font les chefs ou les blogs culinaires (on en connaît un très bon 😊), et inspirez-vous. Vous apprendrez vite à aiguiser votre œil, à harmoniser les compositions, et à donner à vos plats cette petite touche magique qu’on croyait réservée aux grands chefs.
Et surtout : n’oubliez pas que ce qu’il y a dans l’assiette, c’est aussi de l’amour. Le dressage n’est là que pour le rendre visible.